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Invasives Partage d'expériences de lutte contre les renouées exotiques

Visite de terrain sur un des sites envahis, où sont testées des méthodes de restauration écologique.

Le groupe Spigest a organisé un colloque dédié aux méthodes de gestion intégrée des espèces de Fallopia envahissantes.

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Ouverts l'après-midi du mercredi 4 octobre avec des visites de terrain, ces deux jours de rencontres entrent d'emblée dans le vif du sujet : concrètement, quels moyens de lutte sont utilisables face à un envahissement par les renouées asiatiques ? Organisatrice du colloque, l'association « Synergie Plantes Invasives Grand Est » (*) a con-duit 60 des participants sur 5 lieux d'expérimentations, dans la métropole du Grand Nancy (54) et sa banlieue. Depuis plusieurs années, Spigest y teste diverses méthodes visant à restaurer le milieu de façon écologique. Les configurations sont différentes, mais à chaque fois un apport de remblais lors de travaux d'aménagements urbains ou d'infrastructures (route, comblement d'un canal) a causé l'envahissement rapide par les renouées asiatiques.

Agir en continu puis surveiller

Ce complexe d'espèces englobe la renouée du Japon (Fallopia japonica), la renouée de Sakhaline (F. sachalinensis), et leur hybride : la renouée de Bohème (F. x bohemica). Toutes se disséminent par multiplication végétative via leurs rhizomes et tiges, mais aussi par semis pour les deux dernières. La stratégie de l'association Spigest consiste d'abord à « épuiser » cette plante vivace hyper performante. Une suppression répétée de ses parties aériennes y contribue. Car former de nouvelles tiges et feuilles contraint le végétal à mobiliser à chaque fois, à partir de ses rhizomes, des réserves qu'on ne lui laissera pas le temps de reconstituer. Dans cette optique et pour empêcher toute montée à graines, Spigest expérimente et évalue trois techniques : la fauche répétée, l'écopâturage par des chèvres, le bâchage prolongé. Après la pression exercée par la fauche ou le bâchage, le semis d'espèces choisies en vue d'une restauration par compétition végétale devient possible et fait partie des expérimentations. D'autre part, les investigations de Spigest portent sur des possibilités de valoriser les renouées fauchées au sein d'une unité de méthanisation agricole.

Les solutions de reconquête du milieu terrestre et des bords de cours d'eau, ainsi que l'écopâturage, ont été approfondis le 5 octobre, grâce aux témoignages de gestionnaires de sites d'autres régions. Parmi les points clés figurent le ciblage des interventions sur des zones à enjeux (sécurité routière, risques de dissémination...) et le choix d'actions de lutte adéquates. Car il s'agit d'être en mesure de les maintenir sur le moyen terme, et d'assurer ensuite une surveillance des sites restaurés. Leur équilibre peut s'avérer fragile, vu les immenses aptitudes à la survie et à la compétition des renouées.

Catherine Regnard

(*) Membres de Spigest : Ensaia-Université de Lorraine, villes de Laxou (54) et Vandoeuvre-lès-Nancy (54), associations Floraine et Amis de la chèvre de Lorraine, entreprise Noremat. Les données du colloque sont en partie accessibles sur https://spigestinvasives.com/presentations/

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